Le Shar-Peï, célèbre pour sa peau plissée et son allure singulière, fait fondre bien des cœurs. Derrière ce physique attendrissant se cachent toutefois de multiples préoccupations liées à la santé canine. Issues en grande partie de sa génétique, ces fragilités le distinguent des autres races canines, rendant primordial pour chaque propriétaire d’en connaître les contours. Santé cutanée, soucis oculaires ou articulaires… Les difficultés sont nombreuses et demandent un suivi attentif tout au long de la vie du chien.
Les problèmes cutanés chez le Shar-Peï
Dès que l’on pense au Shar-Peï, sa peau atypique saute aux yeux. Ce qui fait son charme explique aussi bon nombre de pathologies récurrentes chez cette race. L’excès de plis favorise en effet le développement de diverses infections cutanées et inflammations.
Parmi les problèmes cutanés fréquemment rencontrés, on retrouve la pyodermite, une infection bactérienne superficielle, ou différentes formes de dermatites. La macération dans les plis de peau crée un terrain propice aux proliférations microbiennes. Cela demande une vigilance accrue lors du toilettage afin d’éviter rougeurs, démangeaisons ou mauvaises odeurs persistantes, signes révélateurs d’un début d’infection.
- Pyodermite et autres infections bactériennes
- Dermatites dues à une mauvaise aération des plis
- Démangeaisons chroniques et pertes de poils localisées
L’hygiène régulière, à travers le nettoyage soigneux des plis et le séchage minutieux après le bain, reste la première parade quotidienne contre ces problèmes cutanés. Un suivi vétérinaire rapide permet également d’ajuster les soins si nécessaire, chaque Shar-Peï n’ayant pas la même sensibilité face à ces affections.
Les troubles oculaires : entre entropion et autres spécificités
La morphologie faciale typique du Shar-Peï conduit souvent à divers troubles oculaires. Parmi eux, l’entropion s’avère particulièrement fréquent et problématique. Cette affection touche majoritairement les chiots et nécessite parfois une intervention chirurgicale précoce.
L’entropion correspond à un enroulement vers l’intérieur de la paupière. Résultat, les cils frottent directement sur la cornée, provoquant douleurs, écoulements et, à terme, des lésions sérieuses s’il n’est pas traité rapidement. Mais ce n’est pas la seule complication possible dans cette zone sensible puisqu’on observe aussi d’autres affections oculaires.
- Entropion (enroulement de la paupière)
- Sécrétion excessive ou chronique de larmes
- Ulcérations cornéennes secondaires
Un bilan régulier chez le vétérinaire ophtalmologue permet de dépister tôt l’entropion et d’autres troubles pouvant troubler la qualité de vie du chien, surtout à mesure qu’il prend de l’âge. Une attention particulière portée aux yeux est donc indispensable pour limiter les complications.
Focus sur la fièvre familiale du Shar-Peï et autres maladies auto-immunes
Unique au Shar-Peï, la fièvre familiale inquiète nombre de propriétaires. Cette maladie d’origine génétique entraîne des accès de température inexpliqués suivis d’une inflammation articulaire marquée, principalement autour des pattes.
Fièvre familiale du Shar-Peï : en quoi est-ce spécifique ?
Ce syndrome particulier se manifeste soudainement par des poussées de fièvre, associées à un gonflement douloureux du jarret. Parfois assimilée à une crise d’arthrite, cette affection héréditaire peut passer inaperçue au début. Répétés, les épisodes finissent par impacter la mobilité et le confort au quotidien.
Au-delà de l’inconfort, le risque réel reste le développement d’une maladie rénale secondaire, appelée amyloïdose, conséquence directe de ces inflammations répétées. Il devient donc crucial de surveiller tout changement suspect et de consulter à la moindre alerte pour protéger la santé du chien.
Les autres maladies auto-immunes observées chez la race
En parallèle de la fièvre familiale, d’autres maladies auto-immunes frappent le Shar-Peï. Elles touchent alors les reins, la peau ou encore les articulations. Fatigue soudaine, amaigrissement ou anomalies urinaires peuvent alerter sur la présence de telles atteintes.
Face à ces réflexes auto-immuns incontrôlés, seul un accompagnement vétérinaire pourra adapter traitements et contrôles. Un suivi pluridisciplinaire s’impose parfois afin de limiter l’apparition de complications plus graves, comme l’insuffisance rénale chronique.
Affections ostéo-articulaires : dysplasie des hanches, luxation et hernie
Outre ses fragilités cutanées et immunitaires, le Shar-Peï présente une prédisposition aux problèmes ostéo-articulaires parfois très invalidants. Ces troubles résultent autant de facteurs génétiques que morphologiques propres à la race.
Dysplasie des hanches et conséquences sur la mobilité
La dysplasie des hanches fait partie des affections héréditaires relativement fréquentes chez le Shar-Peï. Cette malformation de l’articulation de la hanche favorise une usure prématurée du cartilage, générant progressivement boiterie et douleurs chroniques.
Influencée à la fois par la génétique et l’alimentation, la dysplasie nécessite une attention dès le plus jeune âge. Des exercices adaptés, associés parfois à un traitement médical ou chirurgical, sont souvent recommandés pour préserver autant que possible le confort locomoteur du chien.
Autres fragilités articulaires : luxation de la rotule et hernie inguinale
La luxation de la rotule concerne surtout les petits gabarits mais touche aussi certains Shar-Peï. Lorsqu’elle se produit, la rotule sort de son logement naturel, provoquant gêne, boiterie et douleurs aiguës selon la fréquence des épisodes.
Quant à la hernie inguinale, elle apparaît sous la forme d’une poche visible près de l’aine. Elle résulte d’une faiblesse de la paroi abdominale qui laisse sortir une partie de l’intestin ou des tissus environnants. Le diagnostic rapide conditionne ici grandement la réussite du traitement puisqu’une hernie étranglée peut devenir urgente.
L’importance d’anticiper et de prévenir les affections héréditaires
Grâce à une sélection rigoureuse et au suivi des antécédents familiaux, il est possible de réduire l’incidence de certaines affections héréditaires. De nombreux éleveurs se mobilisent pour choisir leurs reproducteurs après des batteries de tests sanitaires ciblant notamment la dysplasie des hanches ou les pathologies oculaires.
Dans le quotidien, rester attentif aux premiers signes inhabituels – qu’il s’agisse de démangeaisons, de difficultés à marcher ou de fièvres inexpliquées – offre généralement de meilleures perspectives de prise en charge médicale. Sensibiliser toute la famille à ces questions aide aussi le chien à bénéficier d’un environnement adapté à ses besoins spécifiques.
- Nettoyage approfondi des plis pour limiter les risques d’infections cutanées
- Consultations vétérinaires régulières avec focus sur les yeux et les articulations
- Alimentation équilibrée pour soutenir notamment la santé articulaire
- Identification précoce des symptômes inhabituels chez le chiot et l’adulte
Adapter le cadre de vie et orienter le suivi vétérinaire, en tenant compte des “classiques” du Shar-Peï, permet de profiter pleinement de la compagnie de cette race étonnante, au caractère doux et très attachant. Entre précautions quotidiennes et visites spécialisées, l’équilibre se trouve grâce à une bonne connaissance des principaux problèmes de santé associés à la race.

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